Rapatriement d’enfants belges et des mères depuis la zone de conflit en Syrie

21/06/2022, Bruxelles –  Un vol transportant 16 enfants belges accompagnés de 6 mères a atterri mardi en Belgique. Ce rapatriement volontaire depuis la zone de conflit en Syrie a fait l’objet d’une évaluation au cas par cas, en tenant compte de l’intérêt de l’enfant, du danger pour la sécurité publique belge et de la faisabilité pratique.

La situation dans les camps à Al Hol et Al Roj est instable. « Pour notre sécurité nationale, un retour contrôlé constitue la meilleure garantie d’un suivi adéquat par tous les services compétents », souligne l’Organe de coordination pour l’analyse (OCAM). « La situation sécuritaire dans les camps est très fragile et des évasions ne sont pas à exclure. Si un individu venait à disparaître des radars des services de sécurité, les risques sur le plan sécuritaire seraient, certainement à terme, largement supérieurs. Grâce à cette action, nous avons plus de contrôle. »

Accompagnement des enfants

L’influence du groupe terroriste EI reste importante dans les camps. « Des actions telles que le rapatriement de ressortissants belges réduisent le risque que ceux-ci ne se radicalisent davantage. Un environnement stable et sûr pour les enfants augmente leurs chances d’avoir un avenir normal dans notre société », déclare l’Organe de Coordination pour l’Analyse de la Menace (OCAM).

Au total, une soixantaine d’enfants sont revenus depuis le début du conflit. Ils ont été recueillis par les services compétents en matière d’accompagnement de mineurs en Belgique. Sur la base des informations à la disposition de l’OCAM, la plupart de ces enfants évoluent positivement.

Suivi des mères

La plupart de ces femmes ont déjà fait l’objet d’une condamnation dans notre pays. Seule une minorité d’entre elles doit encore être jugée. Elles font toutes l’objet d’un mandat d’arrêt. À leur retour, elles feront l’objet d’un suivi rapproché, tant pendant qu’après leur séjour en prison, entre autres au sein des structures de la Stratégie TER.

L’OCAM dispose d’une analyse individuelle de la menace pour chacune d’entre elles. Cela permet l’organisation d’une approche ciblée, la mieux adaptée que possible à chaque individu. Ces analyses sont actualisées en permanence sur la base de renseignements fournis par la Sûreté de l’État (VSSE) et le Service Général du Renseignement et de la Sécurité (SGRS), ainsi que sur la base d’informations provenant de l’ensemble des services partenaires de l’OCAM.

Réintégration

Depuis le début du conflit en Syrie et en Irak, un total d’environ 140 Belges sont rentrés. Même si l’on constate, pour la plupart, des signes positifs de réintégration et d’abandon de l’idéologie extrémiste, un certain nombre d’entre eux restent encore réceptifs à cette idéologie. Ils continuent à être suivis par le biais d’une approche individualisée et sur mesure dans le cadre de la Stratégie TER, qui assure la coopération entre tous les services concernés, à tous les niveaux de pouvoir et dans le cadre de leurs compétences.

Les personnes les plus extrémistes font l’objet d’un suivi prioritaire par les services de sécurité.  D’autres bénéficient d’une approche plus socio-préventive, axée sur la réintégration dans notre société. Bien que le risque zéro n’existe pas, les risques sont considérablement réduits grâce à cette approche.

Enfin, après l’opération belge de l’année dernière, de plus en plus de pays européens ont rapatrié leurs citoyens des camps. Les Pays-Bas, la France, l’Allemagne, le Danemark ou encore la Finlande ont notamment entrepris des actions ces dernières années.