23/02/2023, Bruxelles – En 2022, 215 signalements de menace en lien avec le terrorisme ou l’extrémisme ont été dénombrés dans notre pays. Ce chiffre est comparable à celui de l’année précédente. L’Organe de Coordination pour l’Analyse de la Menace (OCAM) constate toutefois une augmentation significative du nombre de menaces envers les services de police.
L’OCAM est informé par ses services partenaires des signalements concernant des menaces dans le cadre de l’extrémisme ou du terrorisme. Ces signalements de menace sont traités et analysés par l’OCAM, qui leur attribue également un niveau de menace ainsi qu’un contexte. Ensuite, des mesures de protection peuvent être prises si cela s’avère nécessaire. En 2022, 215 signalements de menace ont été recensés. Ce chiffre est comparable à celui de l’année précédente.
Un peu plus de 60% des signalements ont été évalués d’un niveau faible. Un tiers des menaces ont été jugées d’un niveau moyen. Moins d’un dixième des menaces ont, à un moment donné, été jugées graves. Le niveau général de la menace est resté au niveau 2, moyen, pendant toute l’année. Les menaces sont le plus souvent émises par le biais des réseaux sociaux et des applications de messagerie.
Profil et idéologie
La grande majorité des signalements de menace concernent un profil d’acteur isolé. Il s’agit dans ce cas d’individus qui entendent agir seuls. La plupart de ceux-ci n’ont aucun lien structurel avec des groupes terroristes ou extrémistes. Moins de 20% des signalements de menace concernent des projets fomentés par plusieurs individus.
Un tiers des signalements ressort d’une idéologie djihadiste. Pour un tiers des signalements parvenus à l’OCAM, la dimension idéologique de la menace n’est pas connue ou est sujette à caution.
Un peu plus d’une menace sur dix provient de l’étranger, certains régimes ciblant de prétendus opposants politiques en Belgique. Une part égale concerne diverses menaces découlant d’une thématique spécifique de la société, comme les sentiments anti-establishment suite à la pandémie de COVID-19.
Un peu moins d’un dixième des signalements était en lien avec l’extrémisme de droite. La menace liée à l’extrémisme de gauche est restée limitée.
Cibles
Les cibles évoquées dans les signalements de menace sont fonction de l’idéologie dont ils ressortent. Les principales cibles par ordre de grandeur : des personnes spécifiques, la police et l’armée, des autorités politiques, des bâtiments publics, le public en général et certaines communautés.
Notre analyse révèle une augmentation significative du nombre de menaces à l’encontre des services de police durant le dernier trimestre de 2022, au cours duquel un policier a été tué à Schaerbeek. L’auteur était un extrémiste connu. Un événement aussi tragique a un impact sur le nombre de menaces qui nous parviennent. Cette augmentation est notamment due à une vigilance accrue et à un « effet de mimétisme », selon lequel des auteurs potentiels s’inspirent d’un incident qui a eu lieu. La question de savoir si cette tendance persistera à l’avenir ou non est surveillée de près.
Lire aussi
Gert Vercauteren sur la lutte contre le terrorisme : « Il y a des limites à ce que l’on peut faire dans une démocratie »
28/10/2023, Bruxelles – Pour la première fois en cinq ans, le niveau général de la menace est de retour au niveau trois. Het Laatste Nieuws...
700 extrémistes font l’objet d’un suivi prioritaire dans notre pays
28/07/2023, Bruxelles – En 2022, quelque 700 extrémistes et terroristes ont fait l’objet d’un suivi prioritaire. Il s’agit d’une légère baisse par rapport à l’année...
Début du procès des attentats du 22 mars 2016 : « La menace émane désormais plutôt d’auteurs agissant seuls »
2/12/2022, Bruxelles – Après la série d'attentats sanglants perpétrés en Europe entre 2015 et 2017, la menace terroriste a diminué. « L’idéologie djihadiste continue néanmoins d’inspirer...