Rapatriement d’enfants belges et de leurs mères depuis la zone de conflit en Syrie

17/07/2021, Bruxelles –  Un vol transportant 10 enfants belges accompagnés de 6 mères a atterri vendredi soir en Belgique. Ce rapatriement volontaire depuis la zone de conflit en Syrie a fait l’objet d’une évaluation au cas par cas, en tenant compte de l’intérêt de l’enfant, du danger pour la sécurité publique belge et de la faisabilité pratique.

La situation dans les camps à Al Hol et Al Roj est instable. « Pour notre sécurité nationale, un retour contrôlé constitue la meilleure garantie d’un suivi adéquat par tous les services compétents », souligne l’OCAM. « La situation dans les camps est très volatile et des évasions ne sont pas à exclure. Si un individu venait à disparaître des radars des services de sécurité, les risques sur le plan sécuritaire seraient, certainement à terme, largement supérieurs. Grâce à cette action, nous avons plus de contrôle. »

Accompagnement des enfants

L’influence du groupe terroriste EI reste importante dans les camps. « Des actions telles que le rapatriement de ressortissants belges réduit le risque qu’ils se radicalisent davantage. Un environnement stable et sûr pour les enfants permet de leur offrir la perspective d’un avenir meilleur dans notre société. »

Au total, une quarantaine d’enfants sont revenus depuis le début du conflit et ont été pris en charge par les services compétents pour l’accompagnement des mineurs en Belgique. Sur la base des informations à disposition de l’OCAM, la plupart de ces enfants évoluent positivement.

Suivi des mères

La majorité des femmes a déjà été condamnée dans notre pays, seule une minorité doit encore être jugée. Elles font toutes l’objet d’un mandat d’arrêt. À leur retour, elles feront l’objet d’un suivi rapproché, tant pendant qu’après leur séjour en prison, entre autres au sein des structures du Plan d’Action Radicalisme (Plan R).

L’OCAM réalise une analyse individuelle de la menace pour chacune d’entre elles. Ces analyses sont mises à jour en permanence sur la base des informations et renseignements de tous les services partenaires de l’OCAM et permettent d’organiser une approche ciblée, la mieux adaptée que possible à chaque individu.

Signes positifs

Depuis le début du conflit en Syrie, un total de 123 Belges sont rentrés. Même si l’on constate, pour la plupart, des signes positifs de réintégration et d’abandon de l’idéologie extrémiste, un certain nombre d’entre eux restent encore dans cette idéologie. C’est pourquoi un suivi individualisé continue à être mis en place dans le cadre du Plan R, qui assure la coopération entre tous les services concernés, à tous les niveaux de pouvoir et dans le cadre de leurs compétences.

Les personnes les plus extrémistes font l’objet d’un suivi prioritaire par les services de sécurité.  D’autres bénéficient d’une approche plus socio-préventive, axée sur la réintégration dans notre société. Bien que le risque zéro n’existe pas, les risques sont considérablement réduits grâce à cette approche.

Enfin, la Belgique n’est pas le seul pays à rapatrier des citoyens depuis les camps. Plusieurs pays européens, dont la France, l’Allemagne et la Finlande, ont déjà entrepris diverses actions pour rapatrier leurs citoyens.