Augmentation de 41 % des menaces en lien avec le terrorisme et l’extrémisme en 2023

01/03/2024, Bruxelles – En 2023, il y a eu 332 signalements de menace potentiellement en lien avec le terrorisme ou l’extrémisme dans notre pays. Il s’agit d’une hausse de 41 % par rapport aux 236 menaces reçues l’année précédente. Selon l’Organe de Coordination pour l’Analyse de la Menace (OCAM), cette hausse est en grande partie due au conflit israélo-palestinien et à l’attentat du 16 octobre.

Notre directeur Gert Vercauteren a donné plus de précisions sur ces chiffres lors d’un entretien avec Matin Première (RTBF).

L’OCAM est informé par ses services partenaires des signalements concernant des menaces potentielles dans le cadre de l’extrémisme ou du terrorisme. Ces signalements de menace sont traités et analysés par l’OCAM, qui leur attribue un niveau de menace sur une échelle de 1 à 4 et les contextualise. Sur cette base, des mesures de protection peuvent être prises si cela s’avère nécessaire.

Au printemps 2023, nous avons observé un grand nombre de dossiers impliquant plusieurs individus et ayant mené à des arrestations. Juillet et août ont compté le nombre le plus bas de signalements de menace. Le plus grand nombre de signalements de menace fut reçu en octobre, suivi de novembre.

La majorité des signalements de menace sont liés à la juridiction (au ressort) de Bruxelles, suivie d’Anvers, de Liège, de Gand et de Mons. Aucune attribution géographique claire n’a pu être déterminée pour les menaces restantes. Ces constats sont en grande partie les mêmes qu’en 2022.

Les menaces ont majoritairement été exprimées par téléphone, par e-mail ou par courrier anonyme. L’année précédente, elles étaient généralement proférées sur les réseaux sociaux et par le biais d’applications de messagerie.

1 menace très grave

55 % des 332 signalements ont été évalués comme représentant une menace faible. Un peu plus d’un tiers des menaces ont été jugées d’un niveau moyen. Environ 7 % des menaces ont, à un moment donné, été jugées graves. Une menace a été jugée très grave et imminente, à savoir l’attentat du 16 octobre 2023.

Depuis cet attentat, le niveau général de la menace en Belgique a été élevé au niveau 3 sur une échelle de 4. Dans la Région de Bruxelles-Capitale, le niveau avait même momentanément été porté à 4, le niveau le plus haut. Notre pays n’avait plus connu de niveau de menace 3 (grave) depuis janvier 2018.

L’année 2023 a été marquée par plusieurs événements déclencheurs émotionnels importants, c’est-à-dire des événements qui suscitent de fortes émotions et peuvent pousser des extrémistes à passer à l’action. Des événements tels que l’escalade du conflit israélo-palestinien le 7 octobre 2023 et l’attentat à Bruxelles ont un impact significatif sur le nombre de menaces reçues.

Profil et idéologie

La grande majorité des signalements de menace concernent un profil d’acteur isolé. Il s’agit dans ce cas d’individus qui entendent agir seuls. La plupart de ceux-ci n’ont aucun lien structurel avec des groupes terroristes ou extrémistes. Un peu plus de 10 % des signalements de menace concernent des projets fomentés par plusieurs individus.

Plus de 40 % des signalements relèvent de l’extrémisme islamiste. Pour 41 % des signalements transmis à l’OCAM, il n’est pas possible de déterminer la dimension idéologique de la menace après une analyse plus approfondie. Des griefs personnels ou une problématique psychique semblent souvent constituer la principale motivation dans de tels cas.

Environ 6 % des menaces proviennent de l’étranger, entre autres de certains régimes ciblant de prétendus opposants politiques en Belgique. Une plus petite partie concerne diverses menaces découlant d’une thématique spécifique de la société, comme les sentiments anti-establishment. 5 % des signalements sont liés à l’extrémisme de droite. La menace liée à l’extrémisme de gauche est restée limitée.

Cibles

Les cibles évoquées dans les signalements de menace sont fonction de l’idéologie dont ils ressortent. Les principales cibles par ordre de grandeur : des personnes spécifiques, des services de sécurité, des autorités politiques, des bâtiments publics, le public en général et certaines communautés.