La menace djihadiste diminue mais n’a pas disparu

04/05/2020, Bruxelles – Dans leur propagande, les partisans d’un État Islamique (EI) en appellent encore à un djihad global. « Maintenant que le grand califat a disparu, les combattants de l’EI créent des “mini-califats” dans les camps de réfugiés », indique Paul Van Tigchelt, directeur de l’Organe de Coordination pour l’Analyse de la Menace (OCAM).

L’attaque a été très peu médiatisée en Belgique, mais lundi dernier encore, un automobiliste a volontairement percuté deux policiers à Colombes (France). « Il est apparu ultérieurement que l’auteur présumé avait prêté allégeance à l’EI », explique P. Van Tigchelt. « La menace est donc toujours présente. »

Virulents malgré le coronavirus

Au début de la pandémie, les djihadistes ont avant tout demandé à leurs partisans de se laver les mains. « L’organisation est actuellement plus virulente. L’EI essaie à nouveau d’inciter les auteurs à passer à l’acte en Belgique. »

Pour des extrémistes tels que les combattants en Syrie, le Covid-19 offre une excellente occasion de propager leurs théories et de radicaliser leurs partisans. « Cela arrange bien l’EI que l’Occident et l’Iran soient particulièrement touchés, et bien entendu la Chine, le pays qui opprime les Ouïgours », ajoute P. Van Tigchelt. « L’EI qualifie le virus de châtiment de Dieu qui frappe ses ennemis. »

Camps d’Al Hol et Al Roj

Des actions humanitaires sont également liées à la propagande. « L’EI distribue en ce moment du savon dans les camps de réfugiés et les centres de détention », note P. Van Tigchelt. « Quiconque se conforme aux règles de la charia ne court aucun risque d’être infecté », affirment-ils.

Du point de vue de la sécurité, les camps d’Al Hol et Al Roj deviennent de plus en plus des petits califats. Le noyau dur recrute des personnes pour poursuivre le combat. Ceux qui refusent sont menacés et maltraités.

« Ceux qui se trouvent encore en Syrie aujourd’hui sont des partisans de la ligne idéologique dure qui ont prêté allégeance au califat. Certains sont des bombes à retardement, mais pas tous », souligne l’OCAM. « Notre société a subi le traumatisme des attentats du 22 mars 2016. C’est normal, mais il convient d’éviter de généraliser. »[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row]