05/03/2021, Bruxelles –Le Conseil national de sécurité a décidé de rapatrier des mineurs de moins de 12 ans, si la situation le permet. Le rapatriement de leurs mères sera également examiné. Ce rapatriement sera évalué au cas par cas, en tenant compte de l’intérêt de l’enfant, du danger pour la sécurité publique belge et de la faisabilité pratique. L’Organe de Coordination pour l’Analyse de la Menace (OCAM) remplira son rôle dans la mise en œuvre de cette décision.
La situation dans les camps syriens est instable. « Pour notre sécurité nationale, un retour contrôlé constitue la meilleure garantie d’un suivi adéquat par tous les services compétents », souligne l’OCAM. « La situation est très volatile et des évasions ne sont pas à exclure. Certaines personnes pourraient ainsi disparaître des radars. »
Perspective d’un avenir meilleur
Le groupe terroriste EI exerce encore une forte influence dans les camps. « Si nous restons les bras croisés, ces camps demeureront des foyers de radicalisation. Un environnement stable et sûr pour les enfants permet de leur offrir la perspective d’un avenir meilleur dans notre société. »
Au total, une quarante d’enfants sont revenus depuis le début du conflit. Sur la base des informations à disposition de l’OCAM, la plupart de ces enfants sont sur la bonne voie.
Réduire le danger
La décision concerne en principe 33 enfants, dont 6 sont présumés décédés, et 13 mères qui disposent de la nationalité belge. La majorité de ces femmes ont déjà été condamnées, seule une minorité doit encore être jugée.
Elles font toutes l’objet d’un mandat d’arrêt. À leur retour, elles feront l’objet d’un suivi rapproché, tant pendant qu’après leur détention. L’OCAM fournit une analyse individuelle de la menace pour chacune d’entre elles. Ces analyses sont mises à jour en permanence sur la base des contributions de tous les services partenaires de l’OCAM.
Signes positifs
Depuis le début du conflit, un total de 123 Belges sont rentrés. La grande majorité montre des signes positifs de réinsertion et semble avoir abandonné son idéologie extrémiste. Cependant, certains d’entre eux restent radicalisés. Ils continuent à être suivis par le biais d’une approche individualisée et sur mesure dans le cadre du plan d’action Radicalisme. Celui-ci assure la coopération entre les services concernés au sein des différents niveaux de pouvoir.
Les personnes les plus extrémistes font l’objet d’un suivi prioritaire par les services de sécurité. D’autres bénéficient d’une approche plus préventive, axée sur la réinsertion dans notre société. Bien que le risque zéro n’existe pas, les risques sont considérablement réduits grâce à cette approche.
Enfin, la Belgique n’est pas le seul pays à rapatrier des citoyens des camps. Plusieurs pays européens, dont la France, l’Allemagne et la Finlande, ont déjà entrepris diverses actions pour rapatrier leurs citoyens.
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