
À l’occasion de la publication de son rapport annuel 2024, l’OCAM dresse un état des lieux de la menace terroriste et extrémiste en Belgique.
Dans une interview accordée à La Libre Belgique et De Morgen, Gert Vercauteren, directeur a.i. de l’OCAM, revient sur les principales tendances observées au cours de l’année écoulée.
Tout au long de l’année 2024, le niveau 3 (grave) de la menace générale est resté en vigueur en Belgique. Bien qu’aucun attentat terroriste n’ait eu lieu sur le territoire belge en 2024, les services de sécurité et de renseignement ont traité de nombreux dossiers faisant état d’une intention de violence.
La menace la plus importante provenait toujours du milieu djihadiste. La propagande de l’organisation terroriste État Islamiste, et dans une moindre mesure celle d’Al Qaïda, continue de trouver un écho dans certains milieux et parvient toujours à séduire de nouvelles générations. Il s’agit souvent de jeunes inconnus des services. 18 % des signalements de menace concernaient d’ailleurs des mineurs d’âge. Ces mineurs se radicalisent souvent en ligne, et certains ne se rencontrent plus que par ce biais. Cette dimension virtuelle constitue un défi majeur.
Par ailleurs, la menace demeure très diverse. Ainsi, les menaces liées à un contexte étranger et les sentiments anti-establishment étaient également très présentes. Le nombre de signalements de menace liés à l’extrémisme de droite fut limité, mais des dossiers ont néanmoins été régulièrement traités par le parquet et les services. Les milieux extrémistes de gauche se sont eux montrés plus actifs, principalement suite à la guerre à Gaza, provoquant des incidents mineurs.
Les principales observations pour 2024 furent la forte dimension en ligne de la radicalisation, la rapidité avec laquelle les jeunes (en particulier) se radicalisent et la fragmentation du spectre idéologique.
L’OCAM a également réalisé une évaluation de la Stratégie T.E.R. Pour faire face aux menaces, l’OCAM plaide pour une plus large mise en œuvre des Cellules de Sécurité Intégrale Locales Radicalisme (CSIL R). Ces cellules sont idéalement positionnées pour détecter les signaux préoccupants au niveau local et y répondre par le biais d’une approche socio-préventive. En outre, l’OCAM, en collaboration avec l’ensemble de ses partenaires, a œuvré au renforcement de l’approche liée aux problématiques psychologiques chez les personnes radicalisées.
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