Rapport annuel 2023

2023 fut une année mouvementée. L’attentat terroriste du Hamas le 7 octobre a entraîné une escalade de la violence, ainsi que d’innombrables victimes civiles. Le conflit polarise dans le monde entier et constitue un puissant déclencheur émotionnel.

Dans ce climat tendu, un attentat s’est produit le 16 octobre à Bruxelles, au cours duquel deux supporters de football suédois ont été tués, et un troisième a été blessé. À en croire ses réseaux sociaux, l’auteur semblait avoir été motivé par les autodafés du Coran en Suède et au Danemark survenus plus tôt dans l’année, mais le conflit israélo-palestinien n’était clairement pas non plus étranger à son geste. Cet incident a engendré une forte hausse des signalements de menace en octobre et en novembre, et nous a obligés à porter le niveau général de la menace à 3.

La menace émanant de la mouvance islamiste reste la principale menace pesant sur notre pays. De nombreuses enquêtes et arrestations ont de nouveau été menées au cours de l’année 2023, avec un pic au printemps. Il est frappant de constater que les protagonistes sont souvent très jeunes. Soulignons toutefois qu’il ne s’agit pas d’un phénomène nouveau. On notera ici qu’ils ne se connaissaient que sur internet, sans autre lien. Fin 2023, une série d’arrestations ont également eu lieu dans le milieu extrémiste de droite dans plusieurs pays d’Europe, dont la Belgique. Ces opérations policières visaient à nouveau un réseau en ligne.

L’attention portée aux modèles de menace traditionnels ne doit pas nous faire oublier que la menace est devenue beaucoup plus diverse. Près de la moitié des signalements de menace parvenus à l’OCAM l’année dernière ne pouvaient être associés à aucune idéologie clairement délimitée. Toutes sortes de théories du complot, de sentiments anti-establishment, mais aussi de problèmes personnels ou psychiques forment souvent un cocktail de motifs difficile à définir. Je souhaite également citer l’importance de la menace posée par les acteurs étatiques, bien qu’elle soit souvent moins visible. Certains acteurs étrangers tentent par exemple d’accentuer la polarisation dans notre pays, d’influencer nos élections ou de saper nos valeurs démocratiques par le biais d’opérations d’informations ciblées.

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